Entrer dans le territoire : quand et pourquoi orienter vers l’art-thérapie ?
La question des indications et des contre-indications en art-thérapie n’apparaît pas spontanément dans l’histoire de la discipline. Premier paradoxe : on prône souvent l’ouverture et l’accueil inconditionnel – « tout le monde peut créer » –, tout en sachant, depuis les débuts de la clinique moderne, que l’art-thérapie n’est ni panacée, ni terrain vague. Pour orienter justement, il faut explorer ce territoire : quels patients, dans quelles temporalités, pour quels objectifs psychothérapeutiques ?
La littérature scientifique, tout comme les retours de terrain accumulés depuis la fondation de l’art-thérapie (Gudrun von Lersner, 2020 ; Leclerc et coll., 2017 ; British Association of Art Therapists), balisent un champ où la prudence rencontre la créativité, et où l’indication se loge dans l’écoute fine des besoins et limites. Des protocoles de recommandations existent (NICE, 2014 ; HAS, 2022 pour la France), mais restent à adapter à la singularité du sujet, du cadre, de la demande.