Pratiquer sans formation clinique : quels sont les arguments ?
Certains avancent que l’essentiel du travail tient d’abord dans la dynamique artistique et relationnelle : il s’agirait « d’ouvrir un espace », de « faire confiance au processus », voire de « laisser œuvrer l’inconscient ». Cette perspective, défendue notamment par Shaun McNiff (professeur d’art-thérapie américain), soutient qu’une posture humble et intuitive peut suffire dans nombre de situations non pathologiques (McNiff, 1992).
Plusieurs associations anglosaxonnes, telles que l’American Art Therapy Association, tolèrent l’existence de « facilitators » ou « creative arts practitioners » intervenant dans des cadres éducatifs ou communautaires, à condition de ne pas revendiquer le titre d’art-thérapeute.
Certains chiffres traduisent cependant la prééminence de la dimension clinique en Europe : selon l’étude Ecarte (European Consortium for Arts Therapies Education, 2018), plus de 85 % des art-thérapeutes reconnus en France, Allemagne, Belgique et Suisse ont suivi une formation clinique d’au moins deux ans, dont la moitié en milieu hospitalier.