Enjeux éthiques et ouverture
Favoriser l’expression, c’est défendre la place du sujet face à l’uniformisation, à la pression de la réussite et à la tentation de la performance, si présentes dans d’autres pans de la société.
La vigilance reste de mise : l’art-thérapie n’a pas pour fonction de faire émerger des "créatifs", ni de transformer la souffrance en "œuvre à exposer". Elle offre, par ses dispositifs expressifs, un espace d’expérimentation, parfois de réparation, rarement de compétition.
Pour le clinicien, chaque mot compte. Parler "d’expression" plutôt que de "création", c’est poser un acte éthique. C’est rappeler que ce qui advient – trace, geste, matière, couleur – a d’abord valeur de témoignage d’un cheminement intérieur. Et c’est, peut-être, permettre que, progressivement, la création advienne, mais toujours en respectant le rythme intime de chacun.