Du corps désaffecté au corps réinvesti : la création comme retissage sensoriel
L’art-thérapie s’inscrit d’abord dans la matière : toucher, modeler, tracer. Or, la dissociation corps-esprit est un symptôme cardinal du burn-out. Sentir à nouveau son corps, non pas comme un outil de production mais comme territoire à explorer, somme toute habiter, est un premier pas décisif.
Une étude menée à l’Université de Maastricht en 2019 (Wikström, 2019) révèle que les activités plastiques ainsi structurées modifient de manière significative le rythme cardiaque, le taux d’ocytocine et la perception de la douleur chez les patients en situation de détresse professionnelle. Ces effets physiologiques, mesurés dès les premières séances, participent d’un ancrage retrouvé et d’une diminution du stress perçu.
Une séance, un espace à soi
En atelier d’art-thérapie, l’important n’est pas de « réussir » un dessin selon des critères externes, mais de renouer avec la possibilité d’expérimenter, de sentir, d’accepter aussi de ne pas contrôler l’issue du geste. Toute création devient alors acte de résistance contre la standardisation, la pression des résultats et la formule « être performant » – qui sont souvent au cœur du burn-out.