Définir le cadre : Entre rituel et territoire protégé
Dans la sphère de l’art-thérapie, la notion de “cadre” s’impose d’emblée comme un point d’ancrage. Souvent assimilé à un ensemble de règles – horaires, espace, durée, confidentialité –, il est pourtant bien plus qu’un carcan logistique : il constitue le socle qui autorise la liberté d’explorer, le rituel qui rassure, le territoire qui protège. Tel un canevas pour le peintre, il crée les conditions nécessaires à l’expression authentique et à la transformation psychique.
Ce cadre, loin d’être figé, se trouve en tension permanente : il organise et contient, mais il dialogue aussi avec les mouvements intérieurs du patient. D’après René Kaës, le cadre « rend possible l’activité psychique et le jeu des processus inconscients » (René Kaës, Le groupe et le sujet du groupe, Dunod, 1999). C’est dire qu’il a une fonction d’accueil, mais aussi d’étayage, offrant une « peau psychique » (Bick, 1968) lorsque l’individu en éprouve le besoin.